LA THÈSE DU COMPLOT CONTRE L’AFRIQUE
Fweley Diangitukwa
sociales, mention science politique. Il a enseigné au département de science
politique de l’Université de Genève et à Schiller International University, à
Leysin (Suisse). Il est l’auteur de nombreux ouvrages. Intellectuel engagé, il a
pris position depuis longtemps contre la politique rétrograde de certains
dirigeants africains. Ses prises de position sincères et courageuses l’ont fait
connaître dans le monde entier.
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Lisanga ya Bakolo kongo
BLANCHARD KOTA
Les grandes puissances, qui tiennent les anciennes colonies en
laisse comme des chiens de compagnie, freinent délibérément le
développement des pays africains afin de les rendre fortement
dépendants et de refuser ainsi toute concurrence. Le développement de
l’Afrique est bloqué à cause de la division internationale du travail dans
laquelle les pays africains sont contraints à produire et à vendre des
matières premières sans valeur ajoutée. La transformation de ces
matières premières est souvent faite à l’étranger et beaucoup de pays
africains sont incapables d’acheter leurs propres produits après leur
transformation.
Le complot contre l’Afrique consiste à affaiblir les États afin que
les puissances étrangères et les firmes transnationales influencent
négativement l’évolution de l’Afrique. Il consiste à « endormir » les
Africains tout en faisant croire qu’on s’intéresse à eux afin de faciliter
la soumission des hommes et l’exploitation des ressources naturelles
car il est plus facile d’exploiter des femmes et des hommes qui ne sont
pas fiers d’eux-mêmes. Ce complot se manifeste concrètement dans le
pillage des ressources naturelles et des produits agricoles comme le
cacao, dans la manière de traiter l’information et de gérer les conflits
armés (Darfour, RDC), ainsi que dans la destruction des langues
nationales qui ont été supplantées par les langues coloniales. La
mondialisation, telle qu’elle fonctionne, est au service de cette stratégie
car elle s’emploie à favoriser l’affaiblissement des États africains. Le
G8 et certaines Organisations travaillent aussi dans le même sens.
C’est en refusant la reconduction des pactes coloniaux
préjudiciables au développement du continent et en faisant d’autres
choix qui privilégient le développement du continent tout en luttant
contre les tyrans locaux que l’Afrique parviendra à décourager les
stratèges occidentaux qui entretiennent astucieusement la sujétion des
Africains.