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SE BATTRE JUSQU'AU DERNIER SOUFFLE POUR LA LIBERATION DU KONGO
SE BATTRE  JUSQU'AU DERNIER SOUFFLE POUR LA LIBERATION DU KONGO
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14 avril 2010

Obama à Kinshasa




Les Etats-Unis veulent apporter du neuf sous les tropiques. Johnnie Carson, sous-secrétaire d’Etat américain en charge de l’Afrique, « Monsieur Afrique » de l’administration américaine a cette responsabilité d’ouvrir une nouvelle ère de coopération entre les Etats-Unis et l’Afrique. Après Mme Hillary Clinton, secrétaire d’Etat américaine, de séjourner en Afrique, Johnnie Carson est attendu cette semaine dans les deux Congo. Avant d’arriver à Brazzaville, il passera avant tout par Paris, et regagnera les Etats-Unis en passant par Londres. Deux capitales européennes qui symbolisent l’affrontement « franco-anglosaxon » dans la région des Grands Lacs. Ainsi, la troïka occidentale est en train de reprendre du service dans cette région.

Pour la deuxième fois consécutive, Johnnie Carson, sous-secrétaire d’Etat américain en charge de l’Afrique, est en visite de travail dans le continent. Après avoir été en Afrique de l’Ouest au début de cette année, Johnnie Carson est attendu cette semaine au Congo-Brazzaville et en République démocratique du Congo tant sa visite va du 8 au 19 avril..

A Kinshasa, le sous-secrétaire d’Etat américain s’entretiendra avec les autorités congolaises. Mais, c’est sa rencontre avec le président de la République, Joseph Kabila Kabange, est très attendue. L’on se rappellera que Johnnie Carson succède à Hillary Clinton qui a effectué l’année dernière une visite importante en RDC, donnant ainsi l’impression d’imprimer une nouvelle impulsion dans les relations entre les Etats-Unis et la République démocratique du Congo. Aussi, après avoir vu l’horreur à Goma, elle n’a pas hésité à plaider pour une mise en place d’un Tribunal pénal ternational pour la RDC qui compte déjà plus de 5 millions de morts.

Le séjour du sous-secrétaire d’Etat américain s’inscrit dans le même contexte. Il mettra son séjour à profit pour signer des accords de coopération avec les autorités congolaises et se rendra à Kisangani visiter un centre de formation militaire. Ce centre se consacre à mettre sur pied un bataillon d’intervention rapide et bénéficie de l’expertise et du financement de l’AFRICOM, commandement militaire américain pour l’Afrique.

MONSIEUR AFRIQUE

Johnnie Carson est considéré comme un expert de l’Afrique. Il passe pour le « Monsieur Afrique » du cabinet Obama, raison pour laquelle le président américain a porté son choix sur lui. Afro-américain, il a toujours manifesté une passion certaine pour le continent noir. Volontaire de l’organisation humanitaire Corps de la paix (Peace coprs) dans les années 60, il a été successivement ambassadeur des Etats-Unis en Ouganda (1999 – 2004), au Zimbabwe (1995 -1997) et au Kenya (1999 -2003. Depuis 2006, il travaillait au département d’Etat, au National Intelligence Council où il était chargé de l’ Afrique. Alors que Suzan Rice, ambassadrice des Etats-Unis à l’ ONU, était secrétaire d’Etat américaine adjointe aux Affaires africaines, Johnnie Carson était son adjoint. Il a également accompli des missions au Botswana, Mozambique et Nigeria.

Il nous revient que partout où il est passé, Johnnie Carson est reconnu pour son franc-parler qui, parfois, agace ses interlocuteurs. Mais Johnnie Carson a pour mission de donner un nouvel élan dans les relations de coopération entre les pays africains et les Etats Unis. Aussi, dès sa nomination, il a annoncé les grandes lignes de la « politique africaine » des Etats-Unis : « Avant, les Etats-Unis travaillaient pour l’Afrique. Nous voulons maintenant travailler avec l’Afrique »

Cette déclaration résume la nouvelle vision de coopération et de partenariat des Etats-Unis à l’endroit de l’Afrique. Ce qui ne surprend pas, car dans son discours d’investiture le 20 janvier 2009, le président Barack Obama s’était exprimé clairement là-dessus : « Aux habitants des pays pauvres, nous promettons de travailler à vos côtés pour faire en sorte que vos fermes prospèrent et que l’eau potable coule, de nourrir les corps affamés et les esprits voraces ».

A Accra, le président américain enfonce le clou : « L’avenir de l’Afrique appartient aux Africains. Les peuples d’Afrique sont prêts à revendiquer cet avenir. Dans mon pays, les Afro-américains – dont un grand nombre d’immigrés récents – réussissent dans tous les secteurs de la société. Cela, nous l’avons accompli en dépit d’un passé difficile et nous avons puisé notre force dans notre héritage africain. Avec de puissantes institutions et une ferme volonté, je sais que les Africains peuvent réaliser leurs rêves à Nairobi et à Lagos, à Kigali et à Kinshasa, à Harare et ici même à Accra… ». Johnnie Carson ne manquera pas de revenir sur ces propos à Brazzaville et à Kinshasa.

LA TROÏKA OCCIDENTALE

Avant de fouler le sol africain, Johnnie Carson est attendu à Paris avant de regagner Washington en passant par Londres. Le choix de ces deux capitales européennes n’est pas fortuit.

En effet, Paris est omniprésent dans une partie de l’Afrique et principalement au Congo- Brazzaville. Toujours est-il que Paris est très actif ces derniers mois et se fait remarquer par des propositions sur la région des Grands Lacs. Notamment cette initiative de lancer « « des projets économiques conjoints » pour favoriser la paix dans la région, avec en toile de fond la création du « Marché commun des Grands Lacs ». Au mois de mai prochain à Nice, en France, le président Nicolas Sarkozy, dans le cadre de France - Afrique, évoquera ces « projets économiques », et les bailleurs de fonds qui sont invités à cette rencontre se manifesteront pour libérer des fonds nécessaires. Car la France souhaite l’éclosion des « projets communs » entre les pays des Grands Lacs en matière économique, notamment dans l’Energie, le développement agricole ou l’exploitation forestière. « L’idée, c’est que si on veut aider à surmonter les clivages politiques, les conflits dans cette région, il faut favoriser la coopération et l’intégration régionale », selon Paris. Une idée que les américains aimeraient discuter sérieusement avec les Français.

Londres, capitale de la Grande-Bretagne est très proche de Kigali et de Kampala. Pendant toutes ces décennies de guerre, Londres a soutenu manifestement les agresseurs de la RDC. Et même lors des votes intervenus au sein du Conseil de sécurité, la Grande Bretagne se montrait toujours dubitative. Et bien plus, l’ancien Premier ministre britannique, Tony Blair, est le Conseiller privé de Paul Kagame, président du Rwanda.

Pas étonnant que Johnnie Carson en parle en profondeur des intentions britanniques dans la région. Mais qui plus est, il y a affrontement sur le terrain entre les pays francophones, avec à leur tête la France et la Belgique, et de l’autre les anglo-saxons conduits par la Grande Bretagne. Affrontement qui a comme enjeu principal le contrôle des minerais congolais. Raison pour laquelle on accuse les multinationales anglo-saxonnes de favoriser le pillage des ressources congolaises, soutenant ainsi les groupes armés..

Mais aujourd’hui que les Etats-Unis ont décidé de ne plus laisser les européens contrôler cet espace, il y a de quoi se mettre d’accord et éviter de se rentrer dedans. Pour ce, il serait question d’envisager une formule qui établirait un cadre de concertation permanent. La troïka occidentale est sur le point d’être relancée.

KINSHASA INTERPELLE

Les escales de Paris et de Londres prouvent à suffisance si besoin en est encore dans les Grands Lacs que le coltan, la cassitérite, le nickel opposent déjà l’Europe aux Etats-Unis, sans oublier bien sûr les Asiatiques avec la Chine en tête.

Or, officiellement le thème qu’évoquera le sous-secrétaire américain, partout où il passera, est la « sécurité transnationale ». Ce point constitue l’une des priorités du cabinet Carson, à savoir, la sécurité, la démocratie, l’aide économique et la lutte contre le SIDA.

Il revient à Kinshasa de prouver qu’il dispose des arguments pour jouer sa partition dans ces quatre secteurs.

Service d'infos

Lisanga ya Bakolo Kongo

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