Kinshasa: peur sur la ville !

«Kabila» se réfugie à Lubumbashi pour fuir la tempête

Partout en Afrique noire, dans tous les pays qui fêtent cette année le jubilé de 50 ans de leur indépendance, les préparatifs de la journée commémorative sont plutôt caractérisés par une atmosphère d’effervescence populaire. Tel fut le cas au Sénégal et au Cameroun où, malgré des divergences politiques intérieures, les gouvernements de ces pays ont créé un climat de kermès populaire pour permettre à leurs peuples de fêter l’événement dans la concorde. Contrairement aux autres, la RDC plonge chaque jour dans un climat de psychose et de terreur chaque matin qui l’approche de la date fatidique du 30 juin prochain. Les diplomates se passent des consignes de sécurité, les quelques congolais nantis se font des provisions, et éloignent leurs familles tantôt à l’intérieur du pays, tantôt en Europe, tantôt dans les pays proches en Afrique. Chacun selon la capacité de sa bourse.

Même au sein des FARDC, du moins de ce qu’il en reste, on enregistre des fuites des généraux et des officiers supérieurs à l’étranger. Les derniers en date sont les généraux Ondekane et Etumba. Ce dernier serait actuellement avec toute sa famille quelque part aux Etats-Unis. La grogne augmente parmi les hommes fidèles aux généraux Numbi et Oleko dont les troupes tiennent la sécurité et la défense de la ville de Kinshasa. La « neutralisation » de leurs chefs et l’épée de Damoclès qui pèsent sur leur tête suite au dossier d’assassinat du président de la V.S.V., Floribert Chebeya, viennent en rajouter à ce climat sombre de la peur d’un ouragan venant de l’extérieur pour ravager le pouvoir d’occupation en place.

Cette psychose est entretenue par «Kabila» lui-même qui a transformé Kinshasa en une ville assiégée avec un nombre important des militaires étrangers lourdement équipés qui tiennent tous les sites stratégiques de la capitale congolaise. « Joly site », Kinsuka, Nsele, Maluku et Kibomango… sont bondés de militaires congolais et étrangers. Quelle belle atmosphère de

fête ! Nos correspondants à Mbandaka signalent l’établissement d’un pont aérien depuis ce vendredi 18 juin à 5heures du matin. Vers 10 heures, l’aéroport de Mbandaka était noir des troupes aéroportées. Tout Mbandaka est en émoi, car les autorités locales affirment que l’arrivée des troupes répond à l’imminence d’une attaque des PRC.

Même psychose à Kinshasa où « Kabila » et ses hommes voient l’ombre des PRC à chaque coin de rue de Kinshasa. Dans son entourage immédiat, ces dispositifs n’ont pourtant pas suffi pour rassurer certains peureux qui lui ont carrément conseillé de transférer les festivités du 30 juin à Lubumbashi. Le dernier séjour au Kivu ayant démontré un degré d’hostilité croissant. Mais l’envie d’inaugurer son joyau du boulevard du 30 juin new look a été plus forte. Son seul chantier qu’il tient minablement à présenter aux Kinois et à ses invités! Le fait de ne pas répondre aux préoccupations principales des congolais lui importe peu : Qu’ils n’aient pas de travail, ni de quoi se nourrir , se faire soigner ou étudier etc … ne l’empêche pas de dormir. Toute la misère qui se cache derrière son fameux boulevard ne préoccupe pas. Que le reste de la capitale soit dans la crasse et que les kinois soient plongés dans l’obscurité et la morosité n’a aucune importance pour lui.

Inquiets, ses proches conseillers lui ont demandé, après son retour du Botswana, de rester le temps qu’il faut à Lubumbashi pour ne pas regagner Kinshasa avant l’enterrement de Floribert Chebeya, car personne ne préjuge encore de la réaction populaire le jour de cet enterrement. La Présidence de la République qui déploie tous les moyens pour séduire les membres de la Famille du défunt a réussi à les « convaincre » d’enterrer la victime le 26 juin prochain et non le 30 juin comme initialement programmé par des ONG et la Société civile de Kinshasa.