Après Lubumbashi,des coups de feu entendus à Kamina

Après Lubumbashi,
des coups de feu entendus à Kamina

La situation sécuritaire reste encore inquiétante et fragile dans la province du Katanga. La ville de Kamina, chef-lieu du district du Haut Lomami a été sous une forte tension. De puis la nuit de mercredi 26 à jeudi 27 mai 2010, entre 1 heur et 2 heures du matin, des coups de feu ont été entendus à différents coins de la ville. Selon des sources en provenance du Katanga, la sécurité a été renforcée et des patrouilles organisées durant toute la journée. "Nous ne savions pas exactement ce qui se passe. Toute la nuit nous avons entendu des tirs nourris d'armes automatiques dans la ville. Beaucoup ont cru que la ville de Kamina était attaqué par de rebelles ", a déclaré un médecin de l'hôpital de Kamina.

Selon lui, les habitants de Kamina attendent encore une explication des autorités locales. "Mais jusque là, aucune déclaration officielle n'a été faite", a-t-il soutenu. Il a poursuivi en affirmant que hier jeudi 27 mai dans matinée ; la ville de Kamina a été le théâtre d'un véritable ballet militaire. "Les habitants de Kamina ont observé des patrouilles militaires et de la police sillonner toute la cité. La sécurité a été renforcée à plusieurs endroits stratégiques" , a-t-il fait savoir.

Des témoignages recueillis à Kamina soulignent que des coups de feu sont partis du quartier 82 de la ville. " La réplique venait de l'entrée en provenance de la base militaire. Ces coups de feu ont duré environ une heure trente minutes ", a déclaré un habitant de Kamina.

Tôt le jeudi 27 mai 2010, le conseil de sécurité a tenu une réunion extraordinaire pour faire l'évaluation de la situation sécuritaire dans la ville de Kamina. Dans la ville, certain soupçonnent des ex combattants arrivés il y a quelque temps à Kamina d'être les auteurs de ces tirs nourris de la nuit dernière. D'autre encore y voient une main politique

Selon des sources concordantes, l'inquiétude est aussi grande dans la ville du fait que 1400 démobilisés c'est-à-dire des ex combattants venus de différents territoires du district du Haut-Lomami sont dans la ville de Kamina depuis quelques jours. Ces ex combattants attendent la formation et les kits de réinsertion communautaire de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'agriculture (FAO). Il convient de rappeler que près de 800 d'entre eux s'étaient révoltés il y a quelques temps. Ils avaient pris en otage puis tabassé un délégué de la FAO ainsi que le chef du bureau du Programme national de désarmement, démobilisation et réinsertion (PNDDR).

La frustration

Les évènements de Kamina surviennent tris jours seulement après la forte tension qui a régné à Lubumbashi le dimanche 23 mai 2010 lorsque des folles rumeurs faisant état d'une attaque imminente contre des points stratégiques de la capitale du cuivre ont poussé les autorisé provinciales à renforcer la sécurité à travers la ville, notamment dans des points stratégiques de la ville tels que l'aéroport international de la Luano, la Radio Télévision nationale (RTNC), la poste et les camps militaire. Les évènements de Lubumbashi et de Kamina ne sont pas le fait du hasard. Il traduit le malaise actuel dans le paysage politique congolais marqué par des repositionnements et déchéances politique, à quelques mois des élections de 2011.Le climat de tension observée actuellement dans la province du Katanga est certainement la conséquence d'une série de frustrations nées de suite d'une conjonction de problèmes. Il y a d'abord la crise économique qui a accru la misère et la pauvreté. Dans l'entretemps ; il y a une classe politique qui s'enrichisse de manière scandaleuse notamment à des contrats miniers léonins conclus avec des sociétés étrangères. Selon diverses sources, la province du Katanga connaît aujourd'hui un taux de chômage élevé suite à la fermeture de plusieurs sociétés minières avec la crise financière internationale de 2009. L'autre cause de la crise politique actuelle c'est le non respect des engagements de la part du gouvernement centrale tels que la politique de la rétrocession de 40 % de recettes aux provinces. Enfin, la présence de plusieurs démobilisés à Kamina pourrait être une des explications.

Service d'infos

Lisanga ya Bakolo Kongo

BLANCHARD KOTA